Le 27 février dernier, la commission féminine de Rés’Agri 56 a organisé le temps fort départemental des femmes, cheffes d’entreprise en agriculture : un rendez-vous pour cultiver le réseau professionnel et lancer une nouvelle dynamique dans l’accompagnement des femmes « créatrices de projet ».
« Entreprendre au féminin »
Depuis maintenant plusieurs années, la commission féminine Rés’agri 56 organise tous les ans une journée dédiée aux femmes en agriculture. C’est une occasion de les rendre visibles, de montrer qu’elles s’épanouissent et qu’elles exercent pleinement leur métier d’agricultrice. Lors de cette rencontre, l’association « Entreprendre au Féminin » est intervenue sur son expérience en termes d’accompagnement des femmes dans la démarche de création d’entreprise mettant en valeur l’importance de cultiver le réseau pour consolider son projet et renforcer sa confiance en soi.
Pour accompagner les jeunes dirigeantes en agriculture, un projet de marrainage/parrainage démarre en phase d’expérimentation en 2014. Ce projet se traduira par la mise en relation, le suivi et le bilan de couples marraines-filleules, dans le cadre de la signature d’une charte de marrainage.
Pour lancer cette action, un speed-dating a été organisé pour la première fois. Son intérêt : créer du lien entre les femmes présentes et connaître leurs attentes vis-à-vis d’un tel projet.
La richesse de notre territoire, la présence d’un tissu social fort constituent des terrains favorables à l’enracinement professionnel et social. Comme disait Coluche « Les portes de l’avenir sont ouverte à ceux et celles qui savent les pousser. »
Témoignages de femmes « créatrices de projet »
- Flammen BOQUET, en cours d’installation sur Grand-Champ avec ses parents
« Après un bac technique en électrotechnique, je me suis installée en production laitière, « par passion ». Au quotidien, la transition se fait naturellement : j’ai besoin de me lancer, mes parents de ralentir.
Sur l’exploitation, nous avons fait le choix du robot pour réduire la manutention et progresser avec des outils très techniques, pilotés par informatique. La conduite est différente : on a autant de travail mais je peux mieux adapter mon organisation, notamment pour concilier vie professionnelle et vie familiale.
J’ai appris à me battre ! »
- Sophie LE LIN, éleveuse de chèvres installée à Brec’h
« Je réalise aujourd’hui un rêve de petite fille. Ma grand-mère était paysanne à Locmariaquer. J’ai mis dix ans à trouver du foncier avec un projet atypique qui a eu du mal à convaincre au début. Prise entre ma passion du cheval et l’élevage de chèvres, je voulais vraiment avoir une ferme et produire, pas seulement fournir un service.
Je me suis lancée dans la production de lait de chèvres avec transformation fromagère et vente directe, en agriculture biologique.[1] Je suis ravie de cette aventure !
- Frédérique DAMERON, productrice de safran à Grand-Champ
« Je me suis lancée dans le safran en 2011. J’ai quitté la région parisienne pour m’installer dans le Morbihan. Pas issue du milieu agricole, pharmacienne de formation, j’ai voulu créer mon entreprise, être indépendante. Delà, l’idée de la culture du safran qui nécessite peu de terre. J’ai dû tout apprendre. Si c’était à recommencer, je le referai sans hésiter ! »
[1] La SAFER a préempté des terres et Sophie a pu s’installer dans le cadre d’un GFA, groupement foncier agricole, constitué sur la base d’apports financiers solidaires de 87 personnes pour l’acquisition des terres et d’un hangar.